Fleuve au débit invariable, parfaitement réglé par les dieux au commencement du monde, fleuve qui nous emporte tous et nous engloutira bientôt dans une royale indifférence, fleuve dont nul ne remonta jamais le cours, dont la source est inconcevable, je suis ton prisonnier à jamais ! Et pourtant...
Tu n'emportes pas mon âme, ô fleuve, car elle sait se poser, à peine le temps de fermer les yeux, en n'importe quel point de ta rive. Elle côtoie alors ce qui n'est plus et qui pourtant est encore là, ce qui n'est pas encore et qu'elle voit pourtant, qu'elle sent, qu'elle sait. Et te regarde passer...
sur la rive...
Re: sur la rive...
De voyage en voyage nous allons d'une rive à l'autre, nous posant l'espace d'un clignement d'oeil, et comme une libellule nous volons à nouveau, au ras des flots, parfois plus loin, dans le sens du courant ou parfois jouant à remonter le fleuve.... parfois essuyant des tempêtes, parfois nous laissant dériver.
Comme la mouette qui se laisse porter par le vent, sans un battement d'ailes, juste immobile ou frémissante , portée par ce courant aérien.
Puis d'un coup d'aile elle repart, et revient, et à nouveau se laisse porter, ailes grandes ouvertes.
Sans doute passons nous ainsi une partie de notre vie à vouloir défier les courants, à donner des coups d'ailes, à remonter les vents, puis une autre partie de nous parfois étend grand ses ailes et se laisse glisser, voler, dériver tranquillement.....